Circuit des Canoles par la maison forestière

Le Causse du Larzac ne retient pas d'eau en surface et la lavogne est un moyen de récupérer l'eau de pluie. Généralement constituée d'un fond d'argile, l'homme a aménagé ses abords, en les pavant ou les cimentant, afin que les brebis puissent s'y désalterer. Elle est en général située à proximité des fermes et des drailles (pistes empruntées par des troupeaux transhumants). Ici, la ferme de Canalettes a été exploitée jusqu'en 1936, date à laquelle elle a été vendue à l'Etat car son exploitation ne permettait pas d'y vivre correctement.

L'abri des Canalettes a été creusé par les courants d'eau des mers de l'ère secondaire. Il est constitué d'un large auvent de 4 mètres de hauteur et la surface abritée est d'environ 60m². Les fouilles archéologiques, menées de 1980 à 1996, ont révélé qu'il s'agissait d'un habitat où des chasseurs-collecteurs moustériens ( - 70-80000 ans) ont installé des campements temporaires saisonniers (printemps et été). En effet, la situation de l'abri, en contrebas du plateau et protégé des vent, l'existence d'un point d'eau à proximité, des gîtes naturels riches en matières premières silicieuses et la topographie permettant d'exploiter un gibier diversifié ont certainement favorisé l'installation des hommes sur ce site. Cet abri servait au débitage des matières premières et à des activités de boucherie.

Les rochers ruiniformes sont une composante du relief karstique. Ils sont depuis des millions d'années, façonnés par l'érosion et cette arche de pierre en est un bel exemple. Elle est certes moins haute et moins connue que "la Porte de Mycène" du chaos rocheux de Montpellier le Vieux, que l'on aperçoit dans le film "La Grande Vadrouille".

La forme de ce rocher ruiniforme avec ses deux trous rappelle les cavités orbitaires d'un crâne. Etant donné, la taille du rocher, cela ne peut être que le crâne d'un géant. La légende dit que les pieds de ce géant se trouvent dans la Source du Durzon.

L'abri des Usclades a fait l'objet de fouilles de 1988 à 1992. C'est un auvent de rocher creusé dans les calcaires dolomitiques ouvert au sud faisant apparaître une murette, vestige d'une ancienne bergerie (XVIII - XIXème siècle).
Les fouilles des différentes couches stratigraphiques ont révélé des tessons de poteries, du mobilier lithique (outils, flèches, grattoirs, lamelles...) de différentes époques et confirmant la sucession d'habitats de l'âge du Cuivre , du néolitique ancien et du sauveterrien (-9500 avant J.-C.).

Nommé "abri des Usclades n°2" par les archéologues, les fouilles réalisées à la même période que celles de l'abri des Usclades n°1 ont révélé une dalle plantée verticalement à l'époque du Sauveterrien (-8500 à -6500 avant J.-C.). C'est une plaquette de calcaire de 25cm de longueur, 13,5cm de largeur et 2,5cm d'épaisseur. Sans aucune affirmation de la part des archéologues, elle pourrait avoir une signification religieuse et être la représentation d'une idole, à l'image des stèles anthropomorphes.

Les canoles sont des couloirs paralèlles rectilignes entre des parois abruptes, plus ou moins larges, s'ouvrant sur les dépressions plus larges.
Elles ont été creusées par l'érosion du calcaire et le fond est formé par des altérites de la corrosion, le grésou sableux. Elles sont à rapprocher des diaclases et non pas des failles car elles ne sont pas décalées par un affaissement.
Les fouilles archéologiques menées dans l'abri des Canalettes ont révélé l'occupation de la zone à l'ére préhistorique (-70000 - 80000 ans) et la configuration de ces failles permettait d'y piéger un gibier diversifié.

La grotte se situe tout au fond de la clairière. Dans l'entrée sur la gauche on y trouve une petite sébille naturelle à même la roche dans laquelle il y a toujours de l'eau.